M. Cohen présente "l'Office de la tranquillité", réaction de M. Moudenc

Publié le par gk

Source : www.ladepeche.fr

C'est la revanche d'un paria : dans trois semaines, le 26 février, Jean-Pierre Havrin, l'ancien patron de la police toulousaine, fêtera le cinquième anniversaire de sa mise au placard par le ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui à la retraite et colistier de Pierre Cohen, le candidat socialiste à la mairie de Toulouse, Jean-Pierre Havrin, revient sur les lieux du « crime » mettre en application son concept de police de proximité. Mais à l'échelle municipale cette fois-ci. Hier, cet ancien proche de Jean-Pierre Chevèvement a présenté, avec Pierre Cohen, les grandes lignes de la gauche en matière de sécurité. Glissement sémantique : la sécurité est devenue « tranquillité ». La gauche propose du reste la création d'un « office de la tranquillité » (lire ci-contre) pour désamorcer des conflits qui pourraient dégénérer en violences. «Nous ne sommes pas de ceux qui disent qu'il faut s'exonérer de la loi pour être efficace, estime Jean-Pierre Havrin. Il y a les gesticulations et la réalité.» Tour d'hor-izon de l'arsenal socialiste, « crédible et responsable », selon Pierre Cohen.

1. Nouvelles missions pour la police municipale

« J'espère qu'à terme la police municipale pourra intervenir dans les quartiers », explique Jean-Pierre Havrin qui souhaite très rapidement en cas d'élection « redéfinir les missions des policiers municipaux ». Havrin et Cohen en sont convaincus : « La police municipale doit devenir l'axe privilégié des relations entre la municipalité et la population. On doit valoriser les policiers municipaux qui se sentent parfois mal perçus. Ils croient souvent qu'il leur suffit de copier la police nationale, ce qui est une erreur. Les gens doivent avoir envie de leur parler. La police municipale ne doit pas demeurer une machine à dresser des PV ».

2. des policiers à désarmer

Bien qu'il y soit opposé, Havrin ne souhaite pas « répondre de manière abrupte » à la question de l'armement de la police municipale .
« Il faut d'abord définir de nouvelles missions avant de se poser la question. Je ne pense pas que les policiers municipaux doivent rester armés ». L'ancien commissaire veut des flics municipaux « complémentaires » d'une police nationale armée. Pas besoin donc de jouer les « Inspecteur Harry » pour arpenter les quais de la Garonne.
« Et si ce n'est qu'une question de primes, on peut les conserver en envisageant d'autres missions. »

3. une police montée toulousaine

Jean-Pierre Havrin admet que ça relève « du gadget » mais plaide pour une police montée municipale. « partout où il y a des chevaux, un lien se crée avec la population. Le cheval est un sympathique vecteur de dialogue ».

4. des uniformes distints de la police nationale

Les uniformes des polices nationales et municipales sont, selon la gauche, trop identiques pour faire la différence entre les missions de l'une et de l'autre : « Il faudrait que les Toulousains puissent reconnaître au premier coup d'œil leur police municipale. La confusion avec la police nationale, comme c'est le cas aujourd'hui, personne n'a rien à y gagner ».

5. cameras de surveillance: une efficacité contestée

Pierre Cohen et ses colistiers n'ont pas de position tranchée sur le sujet. « Il faut considérer les caméras comme des instruments plus utilisés pour combattre un sentiment d'insécurité que l'insécurité réelle, estime Jean-Pierre Havrin. Il ne faut pas penser que c'est la solution miracle.».
Si elle est élue en mars prochain, la gauche « ne supprimera pas celles qui existent » au centre-ville. « Si elles ont un rôle psychologique qui permet de rassurer les gens, c'est aussi notre rôle de les rassurer.
Mais c'est aussi un abandon d'une partie de leur liberté… »

Un « Office de la tranquillité » 24/24 h

« La violence commence d'abord lorsqu'on ne trouve personne à qui parler, aucun interlocuteur. Répondre aux gens, c'est une première étape pour mieux vivre ensemble », explique Pierre Cohen qui propose la création d'un Office de la tranquillité, un standard téléphonique joignable 24 heures sur 24. « Il aura pour mission d'apporter une aide aux habitants et d'offrir un relais des services publics. Il permettra par ailleurs la coordination des politiques de prévention, de médiation et de sécurité dans le cadre d'une refonte plus large de l'organigramme des services et s'appuyant sur une police municipale aux missions redéfinies. Cet office bénéficiera, dès 2009, d'un budget de 500 000 € et des effectifs nécessaires. L'Office de la tranquillité permet la prise en compte permanente et immédiate des personnes victimes de conflits, nuisances sonores, constatations de dégradation etc. par l'accueil, l'information et l'orientation, et le cas échéant la mise en place d'une médiation », assure Cohen. « Il y aura toujours quelqu'un à l'autre bout du téléphone, quelle que soit la demande », de la violence conjugale au lampadaire qui n'éclaire plus. Cet « interlocuteur unique, dont l'écoute sera suivie d'une action sur le terrain », doit revêtir « un rôle d'accompagnement social très important ». Des partenariats pourraient être mis en place avec les structures existantes : les violences conjugales, par exemple, constitueraient aujourd'hui la moitié des interventions.



Le candidat centriste apparenté UMP, Jean-Luc Moudenc, a quant à lui critiqué sévèrement ce projet, lors d'une déclaration à la presse, que voici :

"Pierre Cohen, le maire de Ramonville, propose avec son colistier Jean-Pierre Havrin la création à Toulouse d’un « Office de la tranquillité ».
 Avec les Toulousains, je m’inquiète de la totale déconnexion qui existe entre le nom donné à ce concept, « Office de la tranquillité », et la réalité sur le terrain. Une fois encore, on se moque des faits et s’occupe des mots. En pratique, comme moi, les Toulousains seront curieux de savoir comment Jean-Pierre Havrin, de chantre de la tranquillité à la manière du candidat, compte faire fonctionner son « office », lui qui était incapable, lorsqu’il était à la tête de la police nationale, de faire fonctionner le « 17 ».
 
De plus, le projet prévoit une ouverture 24h/24. Comment cela se passera-t-il si un accident survient la nuit ? Monsieur Havrin enverra-t-il la Police municipale qu’il refuse de voir armée ?
 
Avant d’enlever aux policiers municipaux l’arme qu’ils peuvent porter, seulement lors de leurs patrouilles nocturnes, je lui suggère d’aller sur les quais de Garonne, la nuit, sans armement. Cela lui donnera une idée plus précise de ce qui se passe réellement sur le terrain.
Le terme « sécurité » fait-il donc si peur à mon principal concurrent ? La réalité des faits lui est-elle si difficile à regarder ?
Quand le diagnostic posé n’est pas le bon, le remède a peu de chance d’être efficace. Les Toulousains jugeront."

Publié dans Infos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
X
remarque très pertinente de Mr Boutet,<br /> <br /> en fait, je crois que Cohen est en train de finaliser un programme digne de Ramonville Saint Agne ...
Répondre
B
si la police nationale arrive à assurer le travail supplementaire que laisserait en plan la police municipale qui ne sera plus armée l'idée de cohen semble bonne cependant avec les problemes de réactivité déjà constatés actuellement avec les deux polices armées qui de toute manières sont bridées dans leurs actions contre le "crime", petit ou grand soit-il, Cohen se conçoit un rêve chevaleresque digne figurer dans les lignes D'UTOPIA de Thomas Moore , rêvant d'une vie basée sur l'hédonisme et le total respect d'autrui, ce qui n'est absolument pas le cas de nos jours.<br /> mais comme on dit l'espoir fait vivre et qui sais un jour peu etre...
Répondre
J
Office de la tranquilité, c'est un peu plus ambitieux que police du rapport de force. <br /> <br /> Je reprends ce commentaire trouvé sur libétoulouse, très pertinent : <br /> "Les réponses de Moudenc sont connues, et inefficaces : plus de policiers, toujours plus armés (jusqu'à la prochaine bavure), de la vidéosurveillance de masse (déplaçant ainsi la délinquance et l'obligeant à plus de violence), rupture des cités avec la police..<br /> <br /> Une société de surveillance et de défiance.<br /> <br /> En face, Cohen a enfin, ce qui a pu faire jadis défaut à la gauche, une vraie stratégie : une police municipale de proximité, complémentaire avec la police nationale. <br /> Un retour à la réalité, à la présence quotidienne et non pas aux assauts répétés, des armements non mortels, une vidéosurveillance limitée.<br /> Mais en contrepartie, une présence plus forte, un "office de la tranquilité" pour une police réactive dès les petits incidents. <br /> <br /> Il ne s'agit pas de faiblesse, mais au contraire de réinstaurer le droit et non pas le seul rapport de force."
Répondre
X
3. une police montée toulousaine <br /> Jean-Pierre Havrin admet que ça relève « du gadget » mais plaide pour une police montée municipale. « partout où il y a des chevaux, un lien se crée avec la population. Le cheval est un sympathique vecteur de dialogue ». <br /> <br /> ???<br /> <br /> Vous croyez que l'on en a déjà pas assez comme ça avec les déjections canines ?<br /> <br /> Ca ne sert à rien et ça va ennuyer tout le monde !!!
Répondre