Le MoDem rejoint Jean-Luc Moudenc
C'est une annonce de taille. La liste conduite par le MoDem à Toulouse, créditée de près de 6 % des voix au premier tour, a finalement décidé de se rallier au maire sortant, Jean-Luc Moudenc, qui a rejeté son étiquette UMP pour se présenter comme "centriste". Mais ce rassemblement, qui doit encore être finalisé avant le dépôt des listes en préfecture ce mardi à minuit, s'est effectué in extremis, dans la douleur. Dans un communiqué publié dans la nuit, à 1 h 30, la liste indique que 25 colistiers sur 69 ont voté à main levée en faveur du ralliement au maire sortant, alors que 17 autres ont exprimé leur "total désaccord [...] afin de préserver les valeurs prônées par le MoDem".
"Il faut savoir mettre un mouchoir sur l'orgueil de quelques-uns", avait déclaré quelques heures plus tôt la tête de liste, Jean-Luc Forget, 49 ans, éternel rival de Jean-Luc Moudenc au sein de la famille centriste à Toulouse. Les deux hommes avaient débuté leur carrière politique dans les années 1980 au CDS, sous la férule de l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis.
Jean-Luc Forget, qui avait obtenu près de 10 % des voix aux dernières législatives sous les couleurs du MoDem, avait contribué à la défaite de Jean-Luc Moudenc face à une candidate socialiste inconnue en refusant de donner des consignes de vote. Cette fois, il n'a visiblement pas voulu apparaître comme l'homme qui pourrait faire basculer Toulouse à gauche.
Son ralliement apparaît toutefois comme un choix par défaut. Dans la journée de lundi, c'est avec Pierre Cohen, tête de liste (PS) de la gauche, que Jean-Luc Forget a tenté en vain de négocier. "J'ai eu l'impression d'avoir été plutôt en face de François Hollande que de Ségolène Royal", a regretté le candidat du MoDem.
Le candidat socialiste a pour sa part retenu de l'entretien avec Jean-Luc Forget "des convergences sur la nécessité d'une alternance politique à Toulouse". Une formulation contestée par le candidat du MoDem, qui reproche au PS de lui avoir "fermé la porte" du Capitole.
Jean-Luc Forget a donc rallié Jean-Luc Moudenc (app. UMP). Cette annonce, préssentie, fait suite au refus de Pierre Cohen d'intégrer le MoDem dans sa liste. Seulement, il apparaît clairement que cette décision ne fait pas l'unanimité, puisque 17 colistiers ont exprimé "leur total désaccord". Il convient de revenir sur la journée d'hier. En début d'après-midi, un premier vote avait eu lieu, et avait presque forcé M. Forget à discuter avec Pierre Cohen. Les discussions n'ont pas abouties. Le soir, un nouveau vote a eu lieu, pour savoir si la liste était d'accord pour rejoindre le maire sortant, Jean-Luc Moudenc.
A 25 voix contre 17, le MoDem décide de rallier M. Moudenc. On peut également s'étonner de la présence de seulement 42 personnes sur 69 pour un vote aussi important. Ce soir, le MoDem saura combien de places il disposera dans la liste. Il y retrouvera une certaine Elisabeth Husson, la présidente suspendue de l'UDF-MoDem 31. Mais, nul doute que les personnes ayant refusé cette alliance vont réagir et se désolidariser de Jean-Luc Forget.
Le MoDem, après un score décevant,s'est scindé en deux groupes : les partisans d'une indépendance vis à vis des deux gros partis et les partisans d'une alliance. M. Forget faisait partie de ceux là. Cette alliance va-t-elle modifier la donne à gauche ? Pierre Cohen va-t-il ouvrir sa liste à L'autre liste ? Réponse dans la journée.