Quelques questions à Jean-Luc Forget, candidat du MoDem
Je me suis entretenu avec Jean-Luc Forget mardi 4 décembre 2007. Voici, en exclusivité, l'interview du candidat du MoDem.
Qu'est-ce qui pousse le MoDem à présenter une liste aux Municipales?
Qu'est-ce qui pousse le MoDem à présenter une liste aux Municipales?
Ses électeurs : le MoDem est une formation politique nouvelle, qui porte en elle des idées nouvelles. Elle doit donc se présenter localement pour défendre ses convictions, et notamment celle de démocratie locale.
D'autre part, Toulouse est historiquement une ville centriste, une ville de tolérance, le MoDem peut donc y faire sa place.
Il faut permettre aux électeurs d'avoir des choix.
Serez-vous tête de liste?
Je ne sais pas. Je suis candidat à la candidature, comme quatre autres personnes. La décision sera prise très prochainement. [J-L Forget a été investi le lendemain]
Quels sont selon vous les principaux changements dont à besoin Toulouse ?
Toulouse s'essouffle, mon sentiment est qu'elle n'arrive plus à se porter sur l'avenir. Toulouse a besoin d'ambition, de se redonner des perspectives. Elle se doit d'être une ville plus cohérente. Il n'y a plus d'ouverture entre les Toulousains : les gens vivent dans leur quartier, ne se rencontrent plus.
Je pense que la ville pâtit du clivage gauche/droite. Par exemple, l'idée de projet de grand contournement émerge seulement maintenant alors que cela fait des années qu'il aurait du être abordé. Le réseau de transports est mal conçu, Toulouse a du retard dans ce domaine. Le métro a changé le réseau de bus, ce qui fait que plusieurs quartiers sont en réalité moins bien desservis. Le métro, c'est génial, mais on n'a pas imaginé autre chose. Je ne comprends pas que le futur tramway (ligne E) n'aille pas jusqu'à l'aéroport.
Je pense que la ville pâtit du clivage gauche/droite. Par exemple, l'idée de projet de grand contournement émerge seulement maintenant alors que cela fait des années qu'il aurait du être abordé. Le réseau de transports est mal conçu, Toulouse a du retard dans ce domaine. Le métro a changé le réseau de bus, ce qui fait que plusieurs quartiers sont en réalité moins bien desservis. Le métro, c'est génial, mais on n'a pas imaginé autre chose. Je ne comprends pas que le futur tramway (ligne E) n'aille pas jusqu'à l'aéroport.
Il est crucial d'installer des tramways qui desservent l'aéroport, donc, mais pas seulement. Le canceropôle également. Il est donc important de proposer aux Toulousains un réseau de transport cohérent avec des tarifs qui ne soient pas prohibitifs.
Quant à l'idée de mettre des centaines de vélos à la disposition des habitants, c'est bien, mais le gros problème est qu'il n'y a pas assez de pistes cyclables, pas de réseau cohérent. Je fais du vélo de temps en temps et j'ai peur de faire du vélo à Toulouse. Alors, peut-être que je suis moins doué que d'autres, mais il y a un vrai problème à ce niveau-là. Cette ville mérite un réseau de pistes cyclables digne de ce nom.
Toulouse doit aussi être une référence en matière de démocratie locale. Il faut plus de solidarité dans la ville. Dans les banlieues, la politique de la répression montre ses limites et je ne suis pas convaincu que cela soit l'unique solution. Quand j'entends dire qu'il faudrait "sortir du droit républicain" [propos tenus par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse] pour régler le problème des banlieues, je ne peux l'admettre ! Et ça n'est pas l'homme de droit qui réagit, c'est le citoyen ! Mais où va-t-on?
Toulouse doit aussi être une référence en matière de démocratie locale. Il faut plus de solidarité dans la ville. Dans les banlieues, la politique de la répression montre ses limites et je ne suis pas convaincu que cela soit l'unique solution. Quand j'entends dire qu'il faudrait "sortir du droit républicain" [propos tenus par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse] pour régler le problème des banlieues, je ne peux l'admettre ! Et ça n'est pas l'homme de droit qui réagit, c'est le citoyen ! Mais où va-t-on?
Il faut travailler avec les associations, pour proposer de la culture.
Toulouse mérite aussi un meilleur centre ville. La nouvelle rue Alsace-Lorraine en est l'exemple criant : on a fait une rue où se mélangent les piétons, les vélos et les voitures. La piétonnisation du centre me paraît devoir être abordée.
Toulouse se doit d'être également une capitale européenne. Aujourd'hui, Toulouse n'est pas la ville du sud-ouest la plus influente, elle s'est fait doubler par Bordeaux. C'est Bordeaux qui va construire un TGV, et pas Toulouse.
Il faut donc à Toulouse plus d'ambition, plus de cohérence et plus de solidarité.
Quels seront les principaux thèmes de la campagne du MoDem?
Toulouse doit avoir une ambition européenne. Elle se doit d'être une ville référence en matière de démocratie locale. J'insiste sur cette formule, car le souci de ma formation politique est de se préoccuper des gens. La démocratie locale implique un renouvellement des politiques : il faut lutter contre le cumul des mandats et contre les politiques qui restent trente ans en place au même poste.
Toulouse mérite une meilleure qualité de vie : je trouve certains endroits insécures parce qu'insalubres. Toulouse doit être la ville des cultures, ce qui rejoint le thème de la solidarité. Je crois vraiment que la culture est un vecteur social, qui "irrigue" les gens.
On doit amener les jeunes de tous milieux à découvrir des cultures différentes, à échanger.
Toulouse 2013 est un beau projet. Toutefois, je suis gêné par le risque de promiscuité entre l'argent et la culture. La culture, ça n'est pas que du fric et ça n'est pas non plus que de la communication. Il faut donc redonner sa place à la culture.
Les élus devront redoubler d'attention dans les cités pour donner les moyens aux associations d'accompagner les jeunes dans leur scolarité, dans leur éducation.
Je crois en la culture comme facteur de vivre ensemble.
Pourquoi aimez-vous Toulouse?
Toulouse est une ville belle, même si elle pourrait l'être encore plus, où je m'y sens bien. C'est une ville à dimension humaine qui brasse de nombreuses cultures : c'est donc une ville de tolérance.
C'est aussi une ville universitaire, une ville vivifiante. Vivifiante, c'est le mot qui me vient à l'esprit. Je ne suis pas Toulousain d'origine, mais je suis Toulousain : je me suis tout de suite senti chez moi dans cette ville. Et j'y habite depuis plus de trente ans !
Du coup je vis assez mal le clivage entre communautés, qui est en train de s'installer.
De quel genre d'équipe vous entourerez-vous si vous êtes élu?
Je m'entourerai de gens nouveaux, compétents, qui ont l'esprit d'équipe. Je ne veux ni de "notables" ni de "peoples". Vous savez, les gens qui viennent au MoDem sont de nouveaux citoyens, dans le sens ou ils veulent redonner le pouvoir aux citoyens. En réalité, ils sont la société civile. Si je suis élu, ça ne sera pas sur mon projet, mais sur le projet des gens. Pour moi, c'est ça le rôle d'une mairie. Je m'entourerai donc de personnes du MoDem et d'autres. Je veux que les élus arrivent à rassembler, à travailler pour les citoyens, à dépasser les clivages politiques, et qu'ils soutiennent un projet qu'ils jugent bon, même s'il ne vient pas directement du MoDem.
Que pensez vous du début de campagne de M. Moudenc et de M. Cohen ?
Je pense qu'ils donnent beaucoup de perspectives au MoDem.
Il faut que les électeurs aient le choix. En tout cas, j'y crois.