Quelques questions à Pierre Cohen, candidat du PS

Publié le par gk

Lundi 7 janvier 2008, Pierre Cohen m'a accordé un entretien dans son local de campagne. Voici donc l'interview du candidat du PS à la mairie de Toulouse. 


Quel est selon vous le bilan du maire sortant ?
 
C'est un bilan de gestionnaire. Il a géré la ville de manière très conformiste, très conservatrice. On peut considérer la dette zéro de la mairie comme une performance, mais, d'un autre côté, la ville n'a pas pris un tournant : par exemple, on sait que les villes ont une responsabilité énorme sur la capacité de répondre au défi écologique, en régulant les dépenses d'énergie et par la construction d'immeubles. Je remarque aussi que le réseau de transport est insuffisant à Toulouse et surtout dans son agglomération.
Notre ville, on le voit, manque de grands projets. D'ailleurs, les projets urbains sont élaborés à partir d'un schéma hyper traditionnel. Les promoteurs sont toujours les mêmes et conçoivent des projets peu inventifs, comme cette tour de quarante étages en élaboration.
Le maire sortant n'a donc pas eu de réflexion sur ce que peut être la ville du vingt-et-unième siècle.
 
Quelles sont vos propositions en matière de culture ?
 
Avec le concours Toulouse 2013, Jean-Luc Moudenc constate que Toulouse n'est pas encore une grande ville de la culture, et il profite de ce projet pour essayer d'en faire une. J'ai pour objectif que Toulouse devienne une métropole européenne de la culture d'ici 2013, et ce même si elle n'est pas élue capitale européenne.
Toulouse dispose d'une culture traditionnelle qu'il faut conserver, mais doit aussi développer les cultures urbaines. Il faut être attentif et construire de grands équipements. Je souhaite aussi lancer un grand événement, un festival qui mobiliserait tous les acteurs de la culture.
 
Souhaitez-vous toujours supprimer le Marathon des mots ?
 
Je n'ai jamais eu l'intention de le supprimer. Je veux simplement le remettre à plat, avoir un questionnement sur son évolution.
 
Que ferez-vous pour les quartiers "difficiles" de Toulouse ?
 
Je souhaite mener une politique de logement plus offensive. Des projets urbains sont à repenser, pour que ces quartiers redeviennent des quartiers à part entière. Cela passe par de la construction, mais aussi par la destruction des lieux qui ne sont pas à la hauteur. Mais cette politique de réaménagement doit se faire de manière concertée entre les puissances du public et celles du privé, je pense notamment aux associations et aux commerçants. Je veux également lutter contre la discrimination à l'emploi.
Au niveau de la sécurité, je souhaiterais un retour de la police de proximité, afin de mieux punir et de mieux prévenir, mais on sait que cette question dépend essentiellement de l'Etat. Il faut redonner de l'espérance aux jeunes, en menant une politique de réussite éducative, en pratiquant la prévention et en instaurant des lieux spécialement pour les jeunes. Il faut aussi que les gens reviennent dans ces quartiers, et j'instaurerai un grand événement culturel, à la manière du "RDV du 38" et de "ça bouge au nord", qui ont malheureusement disparu.
 
Quel doit-être selon vous le rôle de la police municipale ? Les policiers municipaux doivent-ils être armés ?
 
Je suis défavorable à l'armement de la police municipale. Je pense qu'elle doit avoir des missions qui ne suscitent pas d'armes. Elle doit être un soutien de la population sur l'ensemble de la ville, être en contact avec les gens.
 
Vous souhaitez "combattre la vie chère" : comment vous y prendrez-vous ?
 
Les principales mesures pour augmenter le pouvoir d'achat sont d'ordre national.
Néanmoins, une municipalité peut réduire quelques coûts. Les transports publics sont chers. Si je suis élu, j'instaurerai un ticket civique pour les familles et les jeunes. Les jeunes de moins de 26 ans pourront donc avoir accès à la gratuité des transports.
Nous allons construire des logements sociaux pour les personnes qui ont de faibles moyens économiques et des logements qui répondent à toute la population. Je pense notamment aux jeunes qui doivent s'installer à une cinquantaine de kilomètres de la ville parce qu'ils ne trouvent pas de logements, ou que ceux–ci sont trop chers.
Une de mes propositions est de créer une maison de la santé. Nous voulons mettre en place des parcours culturels gratuits pour les enfants, et une accessibilité gratuite aux sports pour les gens en difficulté économique.
 
Les Verts se sont ralliés à votre liste. Que vont-ils apporter à votre programme, notamment au niveau écologique ?
 
Tout d'abord, je tiens à signaler que c'est un accord historique : c'est la première fois que les verts adhèrent à une liste de gauche dès le premier tour. Le défi écologique est maintenant bien intégré, et nous avons au parti socialiste et chez les verts, des préoccupations communes.
Nous proposons un plan d'urgence pour les transports, mais aussi l'instauration de restauration bio dans des écoles. Il est nécessaire de rapprocher la notion d'environnement et la santé. Nous voulons également créer des éco-quartiers, en y instaurant la mixité sociale, l'éco-construction et en ayant une vigilance toute particulière sur le mode d'énergie utilisé.
 
Dans la mesure où François Simon et la LCR présentent tous les deux une liste, l'union de la gauche autour de vous a-t-elle encore un sens ? 
 
Oui, bien-sûr. La ligue tient un discours antilibéral et ne veut pas travailler avec nous. Elle est dans une logique contestataire, pas réformatrice. Quant à François Simon, que je connais bien puisqu'il a été mon suppléant quand j'étais député de la troisième circonscription de Haute-Garonne de 1997 à 2002, il a changé de logique puisqu'il s'est rapproché de José Bové lors de l'élection présidentielle. L'essentiel est de construire une dynamique pour que la ville revienne à gauche cette année. D'ailleurs, nous avons des points de convergence, au niveau du logement ou de l'immigration, par exemple. Mais je le répète, l'accord entre les verts, les communistes, les radicaux de gauche, les chevènementistes et le parti socialiste est un accord historique.
 
Quitterez-vous votre fonction de député si vous êtes élu ?
 
Si je suis élu, je remettrai mon mandat de député entre les mains du parti socialiste qui organisera des élections partielles. Je souhaite me consacrer uniquement à mon mandat de maire.
 
 
 
 
 
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U
qui va payer la note. Encore la droite toulousaine? C'est pas très sérieux de proposer sans posséder l'argent M. COHEN. Les toulousains ont un trésor financier au capitole qu'il ne faudrait pas faire fondre comme neige au soleil...
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J
la droite locale réagit avec couroux... <br /> mais sans projet ni équipe pour l'instant.
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X
On lui pose des question sur Toulouse et lui nous parle de politique nationale.<br /> <br /> Il veut détruire des constructions pour améliorer, très bien, mais quelles répercussions sur le logement toulousain dont les prix grimpent déjà en flèche ?<br /> <br /> Enfin, pourquoi ne démissionne-t-il pas tout de suite de son poste de député s'il tient tant que ça à devenir maire de Toulouse ? Qu'est ce qui nous prouve qu'il fera plus tard ce qu'il n'a pas fait aujourd'hui ?<br /> <br /> Beaucoup de questions encore aujourd'hui sans réponse ...<br /> <br /> Xav.<br /> http://apre.over-blog.com/
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