Le point à huit jours du premier tour

Publié le par gk

Plus que 8 jours avant le premier tour ! La campagne arrive à son terme, et il convient d'analyser les forces en présence. Ce que l'on peut dire, c'est que la droite toulousaine n'a jamais été aussi menacée. Pierre Cohen a été donné gagnant par deux sondages, certes avec une marge réduite (51%, 52%) mais qui lui confèrent un petit avantage. Pour Jean-Luc Moudenc, le maire sortant, le pari est risqué : une nouvelle défaite devant les électeurs, après celle de juin 2007, mettrait à mal sa carrière politique. Il a fait une campagne classique. Il l'a débuté (et la terminera) par un meeting, puis il a progressivement dévoilé les noms de ses colistiers. Dès lors, il a présenté son programme un mois avant l'échéance électorale et a débuté une campagne de terrain, en allant dans tous les quartiers. 

A gauche, la stratégie fut un peu différente. L'équipe de campagne a été très vite dévoilée, de même que le programme (vers la mi-janvier). Au fur et à mesure des semaines, d'autres propositions ont été faites. Pierre Cohen s'est vu régulièrement soutenir par les ténors nationaux du parti sociaiste. Au mois de novembre, ce fut François Hollande, puis il y a quinze jours Bertrand Delanoë, et mardi dernier Lionel Jospin. Le mercredi 5 mars, cela sera autour de Ségolène Royal de venir pour un meeting salle Jean Mermoz. Nous l'avons dit, la liste PS-Verts-PCF-PRG-MRC s'est vu octroyer un léger avantage dans les sondages, mais on se garde de pavoiser dans le camp de Pierre Cohen. Il faut dire qu'en 2001, un sondage à la même époque donnait François Simon vainqueur, mais finalement, Philippe Douste-Blazy l'avait emporté. Prudence, donc. Pourtant, depuis quelques semaines, droite et gauche se livrent à des joutes verbales, se critiquant à tout va, l'équipe de Jean-Luc Moudenc allant jusqu'à construire un tract anti-Cohen. Les attaques, depuis le mois de janvier sont permanentes. 

Cette campagne a tendance a être bipolarisée, à la manière d'une présidentielle. Or, une règle des municipales n'est pas en adéquation avec cette bipolarisation : qui atteint 10% des suffrages exprimés au premier tour accède au second tour. 

Cet objectif d'atteindre le second tour, le MoDem ne s'en est jamais caché. D'abord inconnu du grand public, Jean-Luc Forget s'est peu à peu fait connaître. Sa campagne a d'abord été marquée par des luttes internes et par le départ de Mme Husson et de M. Valdiguié chez M. Moudenc. André Gallego, ancien du MoDem,  a même constitué sa propre liste. Le jeune parti, constitué de novices de la politique, n'a donc pas été épargné. Les sondages lui confèrent entre 7 et 8% des voix, mais l'objectif de 10% parait envisageable. Cependant, si le MoDem accède au second tour, nul ne sait s'il se maintiendra. François Bayrou a en effet jetté le trouble lors de la conférence de presse de mercredi dernier, en évoquant la possibilité de "créer des majorités de gestion", tout en critiquant avec une virulence certaine le maire Jean-Luc Moudenc... A suivre.

A gauche, de nombreuses listes se sont crées. Si les chances de faire 5% au premier tour,  pour Thierry Dupin (parti des travailleurs) et  Sandra Torremocha (lutte ouvrière) paraissent très faibles, cela parait faisable pour la liste LCR-Motivé(e)s. Quant à l'Autre liste de François Simon, l'objectif est de faire le plus gros score possible afin de peser sur le PS au second tour (les sondages lui donnent 6% des voix). 
Les alliances, Pierre Cohen y songe certainement déjà. Deux possibilités s'offrent à lui. Il peut envisager une alliance avec toute la gauche, qui réunirait la LCR, l'autre liste et le PS. Mais il peut aussi se tourner vers le MoDem, ce qui dans ce cas là anéantirait toute alliance avec l'autre liste et la ligue. Tout dépendra donc du résultat du MoDem, de l'autre liste, voire de la LCR. 
Pour Jean-Luc Moudenc, la marge de manoeuvre semble plus réduite. Le FN ne présentant pas de liste à Toulouse, il n'aura pas beaucoup de réserves de voix pour le second tour. Il se doit donc de faire un résultat important dès le premier tour. 
Quoi qu'il en soit, il est probable que ce premier tour réserve bien des surprises. Il déterminera des stratégies,  pour le moment encore floues et pleines de points d'interrogations. Le 9 mars, allez voter !


Publié dans Enjeux

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E
Jean-Luc Forget a toujours dit, dans ses inteviewes, que sa liste "avait vocation à se maintenir au deuxième tour." Il l'a réaffirmé encore plus nettement dans le point presse qu'il a eu à la fin de la visite de Bayrou, estimant que la question du désistement "ne se posait pas". Mais ses propos n'ont pas été repris par les journalistes. Hasard ?
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