Quelques questions à Etienne Durand-Raucher, colistier de Jean-Luc Moudenc

Publié le par gk

J'ai rencontré Etienne Durand-Raucher, 22 ans, jeudi 13 mars. Membre du MoDem (septième sur la liste de J-L Forget), il est devenu mardi colistier de Jean-Luc Moudenc. Il a accepté de répondre à mes questions. Voici donc l'interview.


Comment interprétez-vous le score obtenu par le MoDem au premier tour (5,90%) ?
 
C'est un score en deçà de nos espérances. L'objectif, qui était de faire plus de 10% me semblait légitime. Cela peut s'expliquer par rapport au contexte national. Notre score est dans la moyenne nationale des villes où le MoDem n'était jusque-là pas implanté.
On a également pâti du manque de notoriété de notre équipe et de Jean-Luc Forget. On n'a pas été aidé pas la couverture médiatique, qui privilégiait les deux principales listes. Mais notre score est un socle intéressant pour l'avenir
 
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre l'équipe de Jean-Luc Moudenc ?
 
Ce score nous permettait de fusionner avec une autre liste. Nous souhaitions participer d'une façon ou d'une autre à la gestion de la ville. Les critiques, les propositions que nous avions formulé tout au long de la campagne nous obligeaient à agir. Jean-Luc Moudenc a accueilli nos propositions sur trois thèmes principaux qui nous tenaient à cœur : l'accueil des petites et moyennes entreprises par le développement d'un guichet unique, organiser des Etats Généraux de la mobilité et des transports, afin d'anticiper la demande, et pouvoir exprimer notre conception de la démocratie locale.
Nous trouvons que l'équipe de Jean-Luc Moudenc gère bien la ville. Aujourd'hui, la politique a changé. On veut faire en sorte que les Toulousains soient écoutés, qu'on prenne le temps de réfléchir, de se concerter, avant d'agir. C'est un élément essentiel de notre projet.
 
Des colistiers de J-L Forget ont vivement manifesté leur désaccord à cette alliance. Qu'en pensez-vous ? 
 
Certains colistiers ont formulé des critiques, je le comprends. Il n'est pas facile quand on est de sensibilité de gauche d'intégrer une équipe de droite. Moi-même, je suis du centre, je n'ai donc pas eu de difficultés à l'accepter. Par contre, je ne comprends pas la façon dont c'est sorti dans la presse, avec des mots dits dans la colère. Il y a eu un dialogue avec les colistiers. Le MoDem se doit d'être dans l'action, ne peut plus être spectateur. On n'est pas un mouvement de réflexion politique, on doit agir !
 
Mais ces colistiers ont mis en cause la légitimité du vote, notamment sur le fait que tout le monde n'était pas présent….
 
Tout le monde n'était pas présent, mais on devait se décider dans l'urgence : on devait déposer les listes à 18h le mardi. Je ne comprends pas l'illégitimité du vote : Jean-Luc Forget n'a forcé personne, il a pris position. Il ne l'a pas fait pour son confort personnel, il l'a fait pour porter les valeurs du MoDem. Il n'est pas là pour faire une carrière politique. D'ailleurs, on ne commence pas une carrière politique à 49 ans.
 
Que peut apporter le MoDem au programme de J-L Moudenc ?
 
Nous avons porter nos exigences sur trois thèmes. Pour le reste, nous n'entendons pas refaire le programme de Jean-Luc Moudenc, tout simplement parce qu'il a obtenu plus de 40% des voix alors que nous 6%. La diversification de l'économie passe par la création d'une maison de l'entreprise. Au sujet des transports, nous pensons que le métro est un acquis fondamental. Nous voulons maintenant réunir tous les acteurs pour organiser les Etats Généraux de la mobilité et des transports pour réfléchir à l'avenir de Toulouse.

Par rapport à la démocratie locale, la ville doit être gérée comme une ville du XXIème siècle. Jean-Luc Moudenc a tout de suite accepté notre point de vue, et on n'a pas eu de mal à le convaincre. L'équipe sera à l'écoute des toulousains. On sera jugé sur nos résultats, on n'a donc pas le droit de se tromper. Nous voulons réunir tous les acteurs de la ville afin de créer une concertation sur les grands projets urbains, sur les transports. La mairie a des outils : le référendum, en est-un, mais on peut aussi imaginer une réorganisation des mairies de quartier. Il y a une solidarité du groupe. D'ailleurs, et cela faisait partie de nos exigences, il y aura un groupe MoDem autonome au sein de la municipalité.
 
La présence de Mme Husson-Barnier sur la liste pose-t-il un problème au MoDem ?
 
Nous avons huit colistiers. Il revenait à Jean-Luc Moudenc de considérer qui devait partir. La fusion, c'est un moment difficile pour nous, mais aussi pour l'équipe accueillante. Nous n'avons pas à nous prononcer là-dessus, mais en tous cas, Mme Husson ne représente pas le MoDem au sein de la liste de Jean-Luc Moudenc.
 
Quels sont selon-vous les points forts de Jean-Luc Moudenc ?
 
C'est un homme de terrain, ça n'est pas un homme d'appareil. Il a su rassembler, nous écouter, revoir des propositions, et, je dirai même, les multiplier. C'est selon moi notre principale force, être une équipe rassemblée, diversifiée. Jean-Luc Moudenc est quelqu'un de tout sauf sectaire et qui est très à l'écoute.
 
Pierre Cohen est donné favori par les sondages. Croyez-vous encore à la victoire ?
 
Je crois que la question a été posée avant l'annonce de la fusion avec notre équipe. De toute façon, je ne prête pas attention aux sondages. Je suis serein car on a créé une dynamique à laquelle les Toulousains vont être sensibles. La fusion du MoDem peut changer la donne. 
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G
Merci Pino, et pour le verre, ça sera avec plaisir. Pourquoi pas la semaine prochaine ?
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P
Merci pour ton excellente couverture de la campagne des municipales Gabriel. Tu as l'étoffe d'un grand journaliste. J'espère que l'on pourra discuter autour d'un verre prochainement, quand l'agitation médiatique sera retombée. Il faut que j'organise une soirée des Pinowards.
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F
Quant on lit cela, on est plus dubitatif tout de même : <br /> <br /> « Nous étions tombés d'accord pour proposer une fusion de liste à Pierre Cohen, dont le programme est très similaire au nôtre. Si Cohen devait refuser la fusion, nous avions décidé de nous arrêter là et de ne donner aucune consigne de vote. Jean-Luc Forget a trahi cet engagement. Il est allé voir Pierre Cohen à reculons. Quand il est revenu auprès de nous, il a convoqué une nouvelle réunion alors qu'elle n'était pas prévue. Tous les colistiers n'étaient pas là. Jean-Luc Forget a mis une pression terrible sur des novices, quasiment le pétard sur la tempe. Certains ont été retournés en quelques minutes. On a découvert un Mister Hyde ! On a le sentiment que tout était joué d'avance… »
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L
content de t'avoir vu hier Etienne. Tiens bon
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G
Pour en savoir plus sur Etienne Durand-Raucher : http://toulouse-municipales2008.over-blog.net/article-16941100.html (interview d'Etienne Durand-Raucher, donc, et de Xavier Martini)
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